Trouver des tests rapides et grand public ; traiter et guérir les malades ; mettre au point un vaccin le plus vite possible : voici les défis auxquels sont confrontés actuellement les chercheurs.
Alors que le nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus Sars-CoV-2 continue de croître chaque jour et que le pic épidémique n’est toujours pas annoncé, la science est en ébullition. Virologues, généticiens, médecins, épidémiologistes et modélisateurs… Ils sont des centaines dans le monde à avoir mis de côté leurs travaux pour faire progresser les connaissances sur le virus, établir des modèles prévisionnels de l’épidémie et, bien sûr, découvrir un remède.
Pour l’heure, aucun traitement n’est validé, mais les laboratoires s’activent et multiplient les tests afin d’enrayer cette épidémie au plus vite.
De nombreux essais cliniques en cours
3 200 patients en Europe (dont 800 en France) vont être concernés par l’essai clinique « Discovery » lancé par le consortium européen REACTing (rassemblant des équipes et laboratoires d’excellence, afin de préparer et coordonner la recherche pour faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes) en coordination avec l’Inserme
(organisme public de recherche français entièrement dédié à la santé humaine). Pas moins de cinq protocoles sont alors testés dans ce cadre. Les données récoltées seront alors comparées à celles résultant de l’essai Solidarity qui a été lancé par l’OMS dans plus d’une dizaine de pays à travers le monde.
L’hydroxychloroquine
C’est l’objet d’une controverse scientifique en France. Plébiscitée par le Pr Didier Raoult, infectiologue à l’Hôpital de la Timone à Marseille, l’étude est basée sur l’efficacité de la chloroquine et d’essais cliniques chinois sur une centaine de malades. Le traitement résulte de l’association d’hydroxychloroquine (ou Plaquenil) et
d’un antibiotique nommé azythromycine. Néanmoins, l’efficacité de ce traitement n’a pas encore été validé car les études n’ont pas été menées sur un nombre suffisant de patients. A ce jour 1 291 patients sévères, en milieu hospitalier, en bénéficient. Et il est important de rappeler que le Haut Conseil de Santé Publique exclut toute prescription sur des formes non sévères et que la délivrance du Plaquenil est désormais encadrée par décret et limitée à ses indications médicales strictes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, et en prévention des lucites estivales).
Utiliser les anticorps de patients guéris
Lorsque le Covid-19 est entré en contact avec le corps humain, ce dernier développe des anticorps permettant de lutter contre le virus. Des chercheurs New-Yorkais et de Shanghaï envisagent ainsi d’administrer du plasma de patients guéris à certains malades. Les études sont actuellement en cours.
La recherche du vaccin : une préoccupation mondiale
La Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) est une alliance mondiale qui finance et coordonne le développement de vaccins contre les maladies infectieuses émergentes.
Huit projets sont actuellement lancés et 430 millions de dollars ont été levés afin de permettre aux pays de soutenir le
De son côté, l’Institut Pasteur à Paris mobilise actuellement 300 personnes sur la recherche du Covid-19 avec 16 projets en cours. Néanmoins, il est essentiel de rappeler que la mise au point d’un vaccin nécessite au minimum 18 mois.
Le vaccin BCG
Des chercheurs Australiens, Hollandais et Français sont en train de s’intéresser au vaccin contre la tuberculose. En effet, le Covid-19 engendre une forte réaction inflammatoire dans les poumons chez les cas sévères. Le BCG permettrait de diminuer la charge virale et aurait une action sur le contrôle de l’inflammation. Il permettrait donc au système immunitaire de combattre le virus.
Cependant, là encore rien n’est officiellement prouvé, et des tests sont actuellement en cours.